Pour papa

Monsieur, Je ne suis pas encore de ce monde, mais en formation dans le ventre de ma future maman. Mon papa, vous le connaissez, c'est votre fils. Il est très fier de ce qui lui arrive, c'est normal lorsqu'on va avoir un enfant comme moi, si beau, si intelligent et si cultivé. On ne sait pas encore si je serais un garçon ou une fille. Personnellement, je n'ai pas de préférence, pour tout dire, je ne la connais pas la différence. Bref, assez parlé de moi, mon papa n'a pas connu son grand-père ni sa grand-mère. Et d'après ce que je ressens, il en est triste. Et y a comme un vide dans sa vie. Comme une rivière sans plantes pour l'égayer, bien qu'il ait eu une formidable arrière-grand-mère. Puis il m'est venu à l'oreille que cela pouvait m'arriver. Mais heureusement, vous être vivant, donc pas de problèmes, je connaîtrais mes grands-parents. Ils pourront me promener, me pouponner, me gâter, m'offrir plein de cadeaux, m'apprendront des tas de choses. Hélas, votre fils me fait savoir que vous avez des problèmes de santé, le diabète je pense, et que vous ne vous soignez pas. Voulez-vous que je vive le même sort que votre fils, monsieur ? Alors, pense à moi s'il te plait grand-papa... Un bébé qui arrive.

Création du monde 

Au commencement fut le néant. Avec d'un côté la paroi de feu, de l'autre la montagne d'eau. Dès l'aube de notre ère, le feu bouillant et ardent, de par son besoin de mouvement, dut se résoudre à quitter la souche qui l'avait éternellement vu naître. Fonçant, vrombissant, il ne vu la dame d'eau, Eauphelie. De cet éclat de lumière descendit Aquafire, l'astragale de verre, lumineux comme son père et fort comme sa mère. Il ne fut pas le seul à se retrouver au milieu des vents déchaînés. Son frère n'avait rien reçu des dons des deux dieux, mais était accablé de tous les péchés. Lorsqu'ils eurent 18 ans, les jumeaux reçurent femme. Mollesse pour Aquafire et détresse pour le deuxième, nommé Accable. Ils eurent pour mission de féconder la terre, laissée en héritage par leurs parents et détruite lors de leur nuit de création. Accable, lui avec toutes ses méchancetés, prit l'ascendant sur son épouse, la dominant, attendant le repas devant le feu de bois alors qu'elle devait souffrir pour enfanter. Quant au premier, Aquafire, plus sage, plus avisé, il considéra sa compagne, préparant le repas et le donnant à sa progéniture. Au bout de plusieurs milliers d'années, les deux frères se sont éloignés en deux mondes, l'un appelé "le monde du rêve", et l'autre, "le monde du réel". Et voilà pourquoi, nous prions le soir avant de nous coucher. Pour que notre rêve soit réel ! Notre messie, l'élu des dieux, a dit : "Si tu ne ris pas de tout, la vie te fera pleurer d'un rien".


Ecrire une histoire

Maman, Papa, Aujourd'hui, vendredi 12 mars 1915, nous sommes toujours bloqués dans ces fichues tranchées. Mon régiment est toujours sous les tirs des Allemands. Ceux-ci ne se gênent pas pour nous envoyer des tas de projectiles. Je ne sais pourquoi, nous avons reçu un surnom, tous, ici, nous en rigolons : je suis poilu, voilà comment je dois me faire appeler, parce que nous n'avons pas souvent la possibilité de nous raser, sans doute. Pour le moment, il ne fait que pleuvoir, et à l'instant où je vous écris, je suis en repos, légèrement en retrait de deux tranchées. Mais la pluie tombe, et nous n'avons pas d'abris. Pour vous écrire, je suis obligé de protéger ma feuille avec mon sac de provision. Plusieurs de mes camarades soldats ont des pustules, à force d'être couchés dans la boue, l'humidité, sans se laver pendant plusieurs jours. Heureusement, j'ai la santé, c'est vraiment le plus important. Dans deux heures, je retourne en première ligne, je pense à vous. A bientôt, très chers parents, et encore ce dernier mot pour vous demander de m'envoyer des gâteaux et du chocolat ainsi que des cigarettes, car ici je les échange contre du pain. Dans l'attente de votre colis, Jacques, votre fils.

Texte sans la lettre "O" 

La limite du milieu de ma vie est franchie. Je regarde derrière, vers le chemin tracé, ce qui s'est passé depuis le temps de mes premiers pas. Les heures, les minutes passent tellement vite. Je réalise ce qui reste à faire, à lire, à écrire, à dire. Jamais je n'aurais espéré autant. Tu es tel que je t'avais rêvé. Maintenant, tu prépares le futur, et penseras-tu à ceci ? Quand tu arriveras à ta limite, serais-je là ?

Un matin de décembre 

Un matin de décembre, Raymond reçut un colis, alors qu'il jouait sur son piano de l'orchestre philharmonique de Vienne. Le chef d'orchestre dut arrêter la répétition. Raymond Clocher, dit le 11ème, surnom que lui avait donné son ami Paul à cause de son 6ème doigt de la main droite, toujours dans la lune, continuait à jouer la 9ème de Beethoven. Pris dans la frénésie de l'artiste, qui s'enfuit dans le monde des notes virevoltantes. On dut le secouer. Le violoniste, avec son archer, entrava ses mains, le fit sursauter, et il remarqua que tout le monde le fixait. Quoi, qu'Est-ce que j'ai encore fait ? dit-il. Il pensa tout de suite qu'il avait fait une erreur dans son interprétation. Paul tendit le colis. Un livre de géographie avec plusieurs pages marquées par des sigles. Raymond ne le savait pas encore mais à ce moment-là, à cet instant précis, sa vie allait changer. Sur l'emballage, juste un nom y était inscrit, " Myrade Ochor ". Plusieurs timbres ornaient le coin supérieur droit de l'enveloppe. Ce qui est sûr, c'est que ce paquet ne venait pas de la ville d'à côté. Raymond resta plusieurs minutes à fixer le livre. Le regard vide, lointain, les sourcils tirés vers le bas, le front lisse. Dans sa tête, toutes les idées fusaient, tout était possible. Toute la troupe des musiciens s'est mise en marche pour déchiffrer ce secret. Sur quelques pages, les symboles avaient l'air de parler, le livre lui parlait. Il devait se rendre à l'hôtel du grand canal de Venise. Poussé par ses copains, Raymond se décida à faire ses bagages, à réserver ses billets d'avion. Arrivé dans le hall de l'hôtel, il se dirigea vers l'hôtesse d'accueil. A peine cinq mètres les séparaient, lorsque les portes s'ouvrirent toutes seules. L'atmosphère de plomb pesait. L'hôtesse s'immobilisa en face de lui, tout s'arrêta. Sur le badge de l'hôtesse son "Ochor M.". Tout de suite elle le reconnut, et lui proposa de se rendre au bar. Intrigué, il ne refusa pas. Myrade savait qu'ils étaient nés tous les deux le même jour à la même heure. De plus, plein de points communs furent mis en évidence de par leur discussion toute la nuit. Me taille, même gabarit, et une tache de beauté au visage, côté droit au-dessus de la tempe. Au petit jour, tout leur semblait limpide, Ils s'étaient trouvés. Raymond, qui toute sa vie, avait proclamé que tout le monde avait son double, tintin, son Milou, Laurel, son Hardy, avait trouvé sa Myrade. Ils tombèrent dans les bras l'un de l'autre, versèrent une larme chaude, un diamant de bonheur. N'oublie pas, en bien ou en mal, on reçoit toujours la facture de ce que l'on fait, de ce que l'on a dit.


Partir des lettres "E.C.R.I.T.U.R.E." 

Et dire ce que cela représente pour nous Enfin, de retour après un an, 

Cela fait vraiment du bien, 

Revenir après tout ce temps, 

Inévitablement refaire ce lien, 

Toujours me mettre sur une feuille, 

Universel outil, 

Revoir ma vie à travers ton œil, 

Enfin de retour, oufti.

Ecrire à travers un objet

Tu es si anodine, chaque jour passe et je ne t'entends même plus, et pourtant, tu me dis chaque jour, chaque heure, chaque minute" Une de moins, une de moins ...". Montre-moi vers où je vais, comment j'irai, mes yeux se posent sur ce hublot, et j'y vois mon regard sur ce visage vieilli par les années annoncées par tes Tics Tacs. Je t'écoute, je t'écoute, ça va. Je ne peux rien faire contre toi, tu es imbattable, alors, je te fixe et souris.


Phrase de début 1 Phrase de début : "je levai les mains, et, d'un ton sincère" 

Phrase du milieu : "or, mon ami n'allait guère mieux" 

Phrase de fin : "la femme posa sur la table la marmite toute noire" 

Texte 

Je levai les mains, et, d'un ton sincère, en montrant l'autre côté du lac, je la fixai droit dans les yeux et je lui dis : c'est là que nous allons. J'avais construit notre nouvelle maison de mes propres mains. Faite en bois, tout le confort possible. Logée sur la pente sud de la colline, au bord du lac Mouchalagane. D'après la légende, ce lac a été créé par la chute d'une météorite. Plus qu'une trentaine de kilomètres, et nous serions enfin chez nous. Je devais prévoir une navette pour traverser l'étendue d'eau directement, mais ce serait pour plus tard. Nous devions donc faire le tour par la piste prévue. Ma volonté était d'être bien isolé, et pour le coup, nous l'étions. Je devais emmener Pierre, pour cet événement, il nous est très cher. Or, mon ami n'allait guère mieux depuis sa chute de cheval et il ne nous a pas accompagnés sur le chemin, passant devant notre plus proche voisin, dont la maison se trouvait quand même à 15 kilomètres de la nôtre, je décidai de nous y présenter. Nous sommes entrés. La dame des lieux était seule, préparant le dîner pour sa famille. Nous avons beaucoup discuté : d'où nous venions, ce que nous faisions. On a vraiment sympathisé, et elle nous a invités à prendre le repas avec sa famille. Son mari, rentré du travail, et ses enfants, rentrés de l'école, se sont mis dans la salle à manger. Nous sommes allés les rejoindre avec Lucie qui finissait le repas. Un fumet fin et appétissant s'échappa de la cuisine. La femme posa sur la table la marmite toute noire...


D'un lieu imaginaire 

Son grand-père, Tibouanne, allongé sur son lit, lui dit : "Souviens toi !". Etendu, face à la fenêtre qui donne sur le lagon. C'était son seul souhait, désir d'un mourant sacré. Souviens-toi ! Pikane, lorsque le soleil se levait au loin et que nous restions côte à côte sur la plage. Nous discutions paisiblement de tout et de rien. On refaisait le monde. Notre village entouré de pommiers, et sur la plage quelques palmiers, nous paraissait déjà bien grand. Jamais je n'aurais pu imaginer que derrière la ligne où le ciel embrasse la mer, vivaient des êtres prêts à tout pour imposer leurs lois, leurs croyances, et s'approprier le bien, la terre d'autres hommes. Un matin, ils sont arrivés par la mer déchaînée sur de grandes pirogues à voiles. Ils nous ont dit que leur arrivée était programmée par un être qui vivait dans le ciel. Qui leur commande tout ? Je n'ai pas trop compris cela, personne, chez nous, ne dirige les autres, surtout pour quelqu'un que l'on ne voit pas. Avant eux, nous vivions en harmonie avec la terre, les animaux, la rivière. Depuis, ces étrangers, ont voulu nous asservir, nous imposer leur religion, leurs lois. Pouvions-nous rester comme ça, sans rien dire, sans protester ? Non, mais dans un sens, c'est grâce à notre combat qu'à l'heure actuelle, nous sommes un pays libre, indépendant, avec nos propres lois et croyances. Peut-être que d'autres peuples qui se sont retrouvés sur le chemin de ces démons venus du Nord, n'ont pas eu autant de courage que nous, peut- être pas autant de chance que nous.

Objet d'enfance 

Il est vrai qu'il y a certaines choses qui restent et qui vous suivent tout au long de votre vie. A maintenant 40 ans et 13 mois, je ressens encore sur mon crâne la caresse soyeuse d'un chou rouge qui me suis, qui me rappelle ce dicton : "Qui aime bien, châtie bien" ; à ce moment-là, ma maman m'adorait. Etrange, je ne me souviens pas de cette image, mais elle est présente, peut-être à force d'être racontée. Certaines choses vous marquent, vous suivent, persistent. Cela fait partie de nos bagages, qu'il faut un jour déposer. Quoique !

Après avoir inventé Le nom d'un animal monstre, en donner la définition comme dans le dictionnaire

Avalbule : 

Du grec avalus "boire" et bullus "boules". Rongeur d'arbres de la banquise qui descend directement de la lignée des Crachcols. Muni de trois yeux, un à l'avant et deux à l'arrière, il est donc une proie pour les Inuits. Dégusté avec du céleri et des petits champignons des marais. D'aspect petit pour son époque, il est recouvert sur la tête d'écailles qui le favorise pour fuir dans l'eau, et sur le reste du corps des poils pour ne pas avoir froid en hiver. Muni de longues griffes, il peut ainsi profiter des joies du patinage. On en dénombre encore quelques couples de Sibérie au Nord Canadien. Le maire de Paris utilise à l'heure actuelle un de ses lointains descendants pour le nettoyage des trottoirs.

Un texte sans émotion, très objectif 

Je marche seul vers ma voiture dans cette rue, aux pavés noirs. Le trottoir est recouvert d'eau et tous les dix mètres, un réverbère est allumé pour que l'on puisse y voir. Pas après pas, j'avance. Où est donc ce véhicule ? Je regarde les façades, toutes les mêmes, sans relief, pas de balcons, juste les fenêtres qui pour certaines, ont des volets, d'autres des rideaux. Mais, personne, pas un chat. Ah ! Te voilà toi, j'ouvre la porte, m'assieds, mets le contact. Avant de rouler, je regarde encore une fois autour de moi, pas une âme. Bon, rentrons. Arrivé devant mon immeuble, je reste au volant, j'ai froid, j'attends de croiser ton regard.


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